Billet de Théophile : retour sur les premiers mois de l’Expédition

Après avoir mis à l’eau fin novembre, nous avons navigué un mois en Méditerranée de La Grande Motte jusqu’à Calvi... un mois intense pour l’équipe de l’Expédition Bleue.

Entre apprentissage des bases de la navigation pour Thibault et moi, la prise en main du bateau pour Vincent et Aurélia, mais aussi les derniers travaux à faire (qui nous occupent encore aujourd’hui), le travail associatif… on ne s’ennuie pas ! Même lorsque l’on a dû rester 15 jours à Calvi en attente d’une fenêtre météo… Les joies de la capricieuse Méditerranée en hiver...

Mais c’est après avoir fêté Noël en famille, et embrassé nos proches, que nous nous sommes retrouvés à La Grande Motte le 26 décembre. Objectif : préparer le bateau et partir dès que possible. Et c’est donc le 30 décembre aux alentours de 19h que notre Expédition autour du monde à commencé.

Nous avons depuis parcouru 1 791 MN

(2 830 km), le long des côtes espagnoles, incluant principalement l’île d’Ibiza, la ville d’Alméria en Andalousie ainsi que la province anglaise de Gibraltar, avant d’arriver sur l’archipel des Canaries. Ces escales sont pour nous l’occasion de travailler le projet, mais aussi bien entendu de s’imprégner des coutumes locales et de peaufiner (hum!) notre espagnol.

A Gibraltar, nous avons accueilli notre cinquième équipier, Pierre, également moniteur de voile aux Glénans, qui nous accompagnera jusque de l’autre côté de l’Atlantique. Cela nous permet de répartir les tours de barre, et les tâches du quotidien à cinq, dans la bonne humeur, c’est un vrai plaisir !

La dernière navigation, entre Gibraltar et les Canaries, de 795 MN (1257km) parcourus en un peu moins de 8 jours entre le 31 janvier et le 07 Février, nous a permis de ressentir notre

première navigation hauturière et l’ambiance associée : le rythme de quarts sur le long terme, la logistique autour des stocks en nourriture et en eau (on est encore impressionnés par les quantités que nous ingurgitons en nav’), la vie hors réseau téléphonique, et notre dépendance à la météo ! Nous avons en effet pu expérimenter le fait d’être bloqués, sans vent, pendant plus de 30h consécutives, avant d’être rattrapés par de gros nuages nous amenant du vent fort. Cela change radicalement l’ambiance à bord, passant du travail sur ordinateur ou sur le matériel scientifique, jeux de société et baignade derrière le bateau, aux manœuvres de voiles et au repos en prévision de quarts mouvementés.

Mais cela change aussi les émotions ressenties par l’équipage qui passent elles de la joie d’un moment calme à la résignation de ne pas avancer, puis de nouveau à la joie de sentir le vent se lever, l’appréhension devant le vent fort, l’impatience d’arriver… Vous l’aurez compris on ne s’ennuie toujours pas !

Prochaines étapes : repos et découverte de Ténérife, avant de rejoindre le Cap Vert !